La mission interdisciplinaire NODSSUM, portée par le CNRS, et en collaboration avec une équipe de l’Ifremer, de l’ASNR et de plusieurs partenaires nationaux et internationaux1, prendra la mer dès le 15 juin prochain pour un mois. Les scientifiques prévoient deux campagnes afin de cartographier avec des outils modernes, la zone d’immersion principale des nombreux fûts de déchets radioactifs immergés volontairement pendant 40 ans dans les plaines abyssales de l’Atlantique Nord-Est. Cette première mission de repérage s’effectue avec le robot autonome UlyX de la Flotte océanographique française, opérée par l’IFREMER.

Entre 1946 et 1990, plus de 200 000 fûts remplis de déchets radioactifs ont été jetés par plusieurs Etats européens dans la plaine abyssale de l’océan Atlantique Nord-Est, dans les eaux internationales, à plus de 4 000 mètres de profondeur. Ces fûts contiennent des déchets incorporés dans du bitume et du ciment afin de remplir les espaces libres des fûts.

Entre 1950 et 1990, plus de 200 000 fûts remplis de déchets radioactifs ont été jetés dans les abysses de l’océan Atlantique Nord-Est.

La première mission de la campagne NODSSUM, prévue du 15 juin au 11 juillet et portée par le CNRS, vise à cartographier la zone d’immersion principale des fûts et d’étudier les interactions avec la biodiversité marine.

La deuxième mission permettra de cibler la proximité immédiate des fûts.

Localisation des zones dans la plaine abyssale de l’Atlantique Nord-Est des zones d’immersion de fûts radioactifs (NEA#3 et #4) en eaux internationales (haut). La carte de détail (bas) montre la bathymétrie disponible, ainsi que la localisation des 6 fûts (croix rouges) identifiés par le submersible Epaulard lors des plongées en 1985. (Ces identifications ont été réalisées dans le cadre de la campagne EPICEA du CEA/IPSN et IFREMER)
© Projet NODSSUM, 2025

Le projet NODSSUM, campagne interdisciplinaire associant nucléaire, géologie, océanographie, biologie et chimie marine vise à cartographier la zone d’immersion principale et à comprendre le comportement des radionucléides3 dans les eaux profondes ainsi que leurs interactions avec les écosystèmes marins. Pendant un mois, les scientifiques parcourront les zones d’immersion des fûts radioactifs grâce à un sonar à très haute résolution, embarqué sur le submersible autonome UlyX qui réalise ses premières plongées scientifiques. Il survolera la zone à environ 70 mètres d’altitude afin de cartographier et repérer les fûts et se rapprochera à une dizaine de mètres environ pour les photographier. Cela permet d’identifier les zones de réalisation d’échantillonnage d’eau, sédiments et faune, dans un premier temps, à distance des fûts.

Afin d’éviter tout éventuel risque radiologique, le projet prévoit un dispositif de radioprotection important à bord. Dès leur arrivée, les échantillons et instruments seront vérifiés et contrôlés afin de mettre en place toutes les dispositions de radioprotection adaptées à leur traitement et à leur stockage. Ce travail de précaution et de contrôle se poursuivra de manière adaptée tout au long des travaux scientifiques, y compris dans les laboratoires à terre.

Ces mesures et ces prélèvements permettront de sélectionner les sites à étudier plus finement lors de la seconde campagne. Celle-ci a pour objectif de cibler la proximité immédiate des fûts. Elle s’appuiera sur des engins sous-marins robotiques, ou submersibles, habités et dotés de bras mécaniques afin de manipuler et d’observer directement les fûts.

La mission interdisciplinaire NODSSUM fait partie intégrante du projet PRIME RADIOCEAN, porté par le CNRS et en lien avec le projet NODSSUM déposé auprès de la Flotte océanographique française.

Toutes les informations sont à retrouver sur la page web dédiée à la mission.

Contact LP2iB : Denis HORLAIT, Charles-Edouard DEMONCHY